Vider le récit de sa substantifique moelle, la moelle à identification, dont on croit qu’elle nourrit, mais qui en fait détruit la lucidité,
Vider le récit par sa réitération, cent fois sur le métier, mais chaque fois modifiée, rajoutant des informations, une incrémentation que le lecteur déguste pour y débusquer le énième élément nouveau,
par information je veux dire les informations biographiques, sociologiques, politiques, historiques, économiques, émotionnelles.
puis lentement les retirer, les effacer, seules marques de ce qui a été dit, dans la mémoire,
le lecteur comme mémoire-tampon du récit,
transférer la charge mentale biographique sur lui, insidieusement l’encombrer,
mais n’est-ce pas le propre de tout texte lu dans la continuité, il agglutine du sens que le lecteur prend en charge temporairement,
c’est aussi vrai des clercs de notaire qui organisent les successions, après dix ans, ces clercs-là sont asséchés ou alourdis, c’est selon. Mais ça, c’est une autre histoire.
Messages
1. vider le texte, 9 juin 2023, 07:34, par Dominique Hasselmann
Un texte blanc (à la Blanchot) que le lecteur peut ainsi s’approprier, diriger au plus près de son imagination... :-)