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l’atelier d’écriture à multiple détente

Durant ces dernières semaines, j’ai fait le trajet Saumur-Colombes pour rejoindre des femmes allophones, qui participaient à un cours de Français langue étrangère (FLE) au Centre Social et Culturel de Petit-Colombes, et animer, un matin par semaine, un atelier d’écriture avec elles. C’est le théâtre du Hublot qui organise ces projets, dans le cadre de ses Récits Embarqués. L’aventure s’est menée à plusieurs étages, avec Sarah Helly, la comédienne qui anime La Voisine (elle n’aime pas que je dise marionnette). Je la remercie pour ce projet, sans elle rien ne se serait passé. Elle a construit des marionnettes en mousse avec les enfants et animé un atelier d’écriture avec les ados.

J’ai emprunté quelques séances de la méthode de l’atelier d’écriture de François Bon, qu’il en soit remercié, mais j’avais un thème retenu par l’équipe : La famille [1], alors j’ai choisis d’autres textes, cherchant surtout des écrivains étrangers ayant publié en français. La prof de FLE, on taira son nom par discrétion, suivait l’atelier, on avait calé ensemble que l’inspiration, l’envie d’écrire ne devait jamais être barrée par une quelconque correction du français lors de l’atelier. Et ça a parfaitement fonctionné. Ce n’est que dans un second temps, ailleurs, qu’elle reprenait les textes avec les femmes, travaillant alors la grammaire et l’orthographe. Le coup de main à ces femmes passe aussi par ça.

Le résultat, c’est qu’elles ont, pour la plupart d’entre elles, fait progresser la langue française en elles, l’accès à leur pensée par l’écriture dans la langue étrangère aidant à cela, je crois, peut-être aussi l’identification à tous ces auteurs qui se sont glissés dans notre langue. Ce qui m’a étonnée au début, c’est que certaines n’avaient pas accès à cette pensée de soi dans l’écrit, que pour les y encourager, je leur demandais d’abord de dire ce qu’elles avaient en tête, puis une fois qu’elles m’avaient dit la première phrase, de l’écrire, et elles enchaînaient comme ça. C’est aussi une capacité à dire Je, comme me l’a signalée Sarah Helly, en réaction à ce billet. Je repense à leur difficulté à écrire les noms de lieux étrangers en français, de transcrire des paroles entendues dans leur famille, l’Iphone les y aidait, et c’est ce qui était le plus beau je crois, ces mots d’ailleurs disséminés comme des fleurs dans le texte en français. L’exercice se doublait pour elles d’une autre épreuve, lire leur texte d’une voix forte, en rythme. Elles devaient donc se le répéter in petto avant de prendre la parole.

Ils nous restent quelques séances de répétition pour la restitution finale devant un public, début juin, mais je sais déjà que ça se passera bien. Au bout du compte, ne suis pas sûre de ce que nous avons fait ensemble, un travail sur la pensée et l’expression de soi en français, un atelier d’écriture, un exercice de création orale et dans un second temps, une autocorrection par relecture, ce que je sais c’est que la langue était au cœur de nos échanges, que certains mots découverts, comme marmonner par exemple, qu’on se répétait l’une après l’autre, se retrouvaient spontanément dans leurs textes. De semaines en semaines, elles sont revenues, de plus en plus sûres d’elles, et je les en remercie vivement, ainsi que cette belle personne qu’est leur professeur de FLE.

[1qui finalement s’est avéré très productif

écrit ou proposé par Christine Simon
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne le 7 mai 2017 et dernière modification le lundi 29 mai 2017
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